Nous avons tous un ami de longue date, parti loin qui, avec le temps, n'a plus donné de nouvelles. Ou très peu.
Ça fait parti des aléas de la vie et finalement, cet ami, on l'aime toujours, on se dit qu'il finira bien par donner signe de vie, tôt ou tard.
Et là, il faut bien admettre que celui-là d'ami s'est bien fait attendre, 3 ans pour être précis. 3 ans, c'est long. Très long.
The Suburbs, troisième album d'Arcade Fire, l'ami de longue date donc, a commencé à nous émoustiller en lâchant deux singles quelques temps avant sa sortie (Month of may, the suburbs), plutôt chouettes mais difficile de se dire à quoi va ressembler le successeur de Neon Bible.
Et là, le drame. L'écoute de ce disque ne m'a rien fait, je ne me suis même pas aperçu qu'il était terminé et que ma chaine haute fidélité avait enchainé sur le disque d'après.
Quel étourdi je fais, me voilà en train de le remettre pour cette fois, l'écouter avec attention. Vain effort.
Mon ami est méconnaissable, en trois ans, il est devenu un quasi inconnu. Déception immense, lui qui m'avait accompagné lors de mes nuits post ruptures en 2005 et dans mes nuits amoureuses quelques temps plus tard, cet ami a disparu dans un disque chiant à (presque) mourir.
Bien sur, tout n'est pas raté non plus, "The Suburbs" donne bien envie de gambader en sifflotant, "Rococo" rappelle qu'Arcade Fire sait encore faire des morceaux promis à la superbe du live, "Month of may" est sans doute le meilleur titre de l'album pour moi mais cela ne me suffit pas.
Beaucoup trop de titres de l'album passent sans jamais troubler, capter l'émotion comme leurs illustres ainés, ils passent et se contentent de passer, et d'être oubliés.
On est loin de "My body is a cage", capable de glacer le sang en espérant le voir joué dans les arènes en 2007(ce qui ne sera pas le cas), de "Wake up" et son immense pouvoir d'attraction, de "Headlights look like diamonds", chanson parfaite pour un groupe jadis parfait...Bref on est loin d'Arcade Fire, celui d'avant.
Mais les amis, ce n'est pas forcément au top tout le temps, ce serait bien trop simple, je vais aller lui rendre visite en novembre à Marseille quand même, puisqu'il se donne la peine de venir nous voir un peu.
Arcade Fire, reviens s'il te plait !
OLAF.
