29/11/2010

REVUE DE CONCERT : Arcade Fire au Dôme de Marseille (24.10.2010) par OLAF





Arcade Fire est le meilleur groupe du monde. Ni plus ni moins.

Enfin, nous y voilà, plus de 3 ans après notre dernière rencontre dans les arènes de Nîmes, je vais enfin revoir ceux que j'aime tant, depuis 5 longues années. Je me sens un peu teenager en les attendant. 
Heureusement, un type énorme à la voix douce s'évertue à assurer la première partie en hurlant à qui veut bien l'entendre des choses totalement incompréhensibles, soutenu par un groupe "étrange" dont un des guitariste semble s'être perdu tant il ressemble à un membre des Rakes et la bassiste ressemble à s'y méprendre à une mère de famille échappée de son village mormon, bref, aucun rapport mais au moins, ça nous a fait sourire.

Arcade Fire. The great Arcade Fire.

Les voilà enfin après un interminable changement de scène, je souris comme un imbécile, ils sont beaux, le frère de Win Butler a l'air en forme, ça promet.

"Ready to start" entame logiquement leur set, le rythme est enlevé, on peut maintenant se laisser aller face à ce que je considère comme l'un des meilleurs groupes à voir sur scène. "Debout au fond, vous êtes pas à l'opéra ici" lancé en français par Régine Chassagne me rappelle le non moins fameux "Réveillez vous, vous êtes dans des arènes romaines" en anglais dans la V.O. (Nîmes 2007)

Butler, colosse au visage enfantin est superbe, assure comme un chef d'orchestre, Madame sa femme est assise derrière une deuxième batterie, on sautille, la chaleur monte, je souris toujours comme un imbécile et ça ne changera pas jusqu'à la fin.

Déçu de leur dernier album, j'appréhendais qu'ils n'en jouent trop mais à ma grande satisfaction, les voir joués en live m'auront un peu réconcilié avec leur dernière livrée: "Rococco", "Ready to start", "The Suburbs", "We used to wait" et "Sprawl II" sont joués de façon magistrale, un groupe impérial qui malgré le jeu de chaises musicales auquel il se livre réussit à garder cet équilibre délicieux sans jamais perdre cette énergie si particulière qui fait leur charme depuis le début.

"Funeral" fut bien sur mis à contribution et ce furent pour moi les plus beaux moments de ce concert, cet album reste la pièce maitresse de leur discographie. Intouchable. "Wake up","Crown of love" et "Rebellion (lies)" m'ont fait monter les larmes, je crois bien que je ne m'en lasserais jamais, "Haiti" et sa Régine tournoyante dans sa robe brillante fut pas mal non plus.
"No cars go", titre imparable du mini album retravaillé pour "Neon Bible" reste une sacrée claque en live, ça va vite, très vite.

Arcade Fire, 3 ans plus tard est encore plus pro, encore plus propre, encore plus beau, le tout sans jamais devenir ennuyeux, on prend du plaisir à les voir, les entendre, les regarder taper sur des tambourins, sauter d'un piano, courir dans le public ou marcher sur les retours, changer de guitares comme Morrissey change de chemises.

C'est assez énorme de voir ce qu'ils sont devenus en si peu d'années, il semble loin le temps ou l'affreux Bono les encensait, ou Bowie leur donnait la réplique, ou Chris Martin se cachait sous un bonnet pour aller les voir en concert dans une église londonienne pour la sortie de "Neon Bible", ce groupe est devenu un monstre sensible qui, je l'espère, évitera les grands stades et les albums de fin d'année, les best of dégueulasses pour faire plaisir à la maison de disque.

Arcade Fire est le meilleur groupe du monde, un point c'est tout.